Je pense que c’est juste de relever que la citation de Céline postée précédemment est un peu chargée d’aigreur. Ce n’est jamais simple de parler du monde, parce qu’on y trouve un peu de tout et que notre corps ne nous permet de n’en saisir qu’une infime portion.
Je crois bien qu’un être humain qui veut essayer de comprendre ce qui se passe sur Terre n’a d’autre choix que de collecter une série de données sur une période allant d’un instant t à t+n et de prendre un moment à analyser le tout.
Les problèmes sont multiples : disponibilité, fiabilité et pertinence des données, connaissance et mise en œuvre des moyens d’analyse, honnêteté intellectuelle des intermédiaires et de l’enquêteur lui-même, la liste est longue.
Nous sommes donc systématiquement contraints à l’approximation ; d’où le « à côté de la plaque-isme » de nos visions du monde.
Déterminer si l’être humain est bon au mauvais me paraît bien dur : mettre tout le monde dans le même panier n’est pas juste, tenir compte de chacun n’est pas possible, bref, on se retrouve à faire de la pensée à l’échelle industrielle, de la pensée qui s’applique à une masse. On a le même problème que le gars qui doit concevoir un dessert goût vanille à destination de la grande distribution (ça existe, j’en ai connu un !) : comment s’accommoder de la diversité ?
Désolé, je parle beaucoup, n’hésitez pas à zapper.
J’ai remarqué que quand on doute, le mieux est encore d’être factuel ; dans notre cas, ça passe en partie par trouver le plus petit dénominateur commun à l’ensemble des humains. Cet élément est l’instinct, guide comportemental inné que je crois être identique partout.
Je dirais que l’instinct est amoral, c-à-d, ne considère pas les choses en bien ou mal. L’instinct se contente d’apporter une réponse à un problème le plus vite possible. Cet instinct est généralement recouvert par le vernis de l’éducation sociale (dis bonjour à la dame, etc). Comme une société civile est plus sûre à vivre, les gens, vous et moi, acceptons de prendre le pli ; c’est pour notre bien.
Que nos facultés intellectuelles se trouvent diminuées, et l’instinct reprend le dessus, d’abord en influençant de plus en plus fortement nos choix conscients, puis, à un moment critique, sans entrave. L’humain se comporte alors à proprement parler comme une bête.
Cette seule possibilité, malheureusement, suffit à faire de l’être humain une créature pleine de duplicité : tantôt capable de raison, tantôt écœurant de bassesse.
Céline à été prudent et à choisi l’option la plus sûre : l’être humain est mauvais.
)
