Commodore et ses erreurs sur l'Amiga
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En lisant cet article : The 68000 Wars, Part 3: We Made Amiga, They Fucked It Up, je me demande si finalement une des erreurs qui aura coûté à l’Amiga la place qu’il aurait du avoir n’a pas été faite par Commodore dès les premiers instants après l’acquisition de la société Amiga.
Dans l’article on lit « With their charges now relocated and properly equipped, they left them to it. “Commodore,” says R.J. Mical, “did the best thing they possibly could have done to make sure the product they bought was successful. They left us alone.” They were all “vastly in love with Commodore” in those early days. »
Autrement dit, la direction a laissé complètement libre l’équipe Amiga de faire ce qu’elle voulait, installée à Los Gatos, dans des locaux qui n’étaient pas au même endroit géographique que ceux de Commodore. Et l’équipe était alors « in love » avec Commodore. Pour R.J. Mical, c’était la meilleure chose que Commodore ait pu faire.
Sauf que plus loin dans l’article on apprend que l’idée de Commodore était de concurrencer le Mac. Jack Tramiel n’était plus là et l’idée n’était plus de produire une machine « pour les masses ».
Et là, je pense qu’il y a eu une dichotomie complète entre ce que l’équipe Amiga avait en tête et Commodore. Chacune des deux parties a visiblement fait route de manière séparée avec des visions différentes. Et au final Commodore s’est retrouvé a essayer de vendre aux professionnels une machine dont l’aspect graphique ne correspondait pas. Avec sa couleur orange et ses icônes qui manquaient de finition, le Workbench ne faisait pas professionnel, plutôt jouet, c’était l’esprit d’alors de l’équipe de jeunes talents de Los Gatos. Le Mac lui, était parfaitement léché, avec des fontes superbes, c’était la touche Steeve Jobs.
Il y a bien sûr eu d’autres problèmes mais ce que l’on devine c’est que l’équipe de l’Amiga n’aurait pas vraiment reçu de directives pour pouvoir faire un produit qui collait à la vision de la direction. Et ça a été le début de la fin.
A500+ / A1200 / CD32 et... Jaguar
Je me souviens d’un article de SVM qui disait que l’amiga était trop cher pour le hobbyiste, et pas assez cher pour le professionnel.
SVM, qui a d’ailleurs volontairement ignoré l’Amiga tout au long de ses années de gloire («pas assez snob, mon fils, la puissance pour le peuple, quelle horreur!»). Et ils ont fini par verser des larmes de crocodile lors d’une rétrospective, bien des années plus tard (je vous rassure, je n’achetais pas ce torchon, mais ma bibliothèque était abonnée et à l’époque, internet n’existait pas 🙂 ).
L’Amiga 1000 avait en effet un terrible problème de positionnement. Alors que la photo où l’on voit Andy Warhol avec la digitalisation de Deborah Harry qu’il vient de coloriser aurait dû propulser l’Amiga chez tous les professionnels du graphisme car c’était vraiment réussi, c’est l’aspect jeux qui a toujours dominé. Et il était beaucoup trop cher pour ça !
Le screenshot que l’on voyait dans les magazines était celui d’un espèce de Starglider ou l’on voyait les mains du pilote (Arcticfox) et je m’était fait la réflexion « quelle déception cette machine après tout ce buzz ».
Et du coup ça ne m’étonne qu’à moitié que SVM est ignoré la machine.
A500+ / A1200 / CD32 et... Jaguar
La communication de Commodore était aussi catastrophique. Rappelez-vous de la pub Fr de l’Amiga :
– Des écrans sérieux
Entièrement d’accord ! Et ça j’imagine qu’on ne peut l’imputer qu’à la direction. Peut-être que l’on en saura plus à ce sujet dans les nouveaux livres sur l’Amiga qui doivent paraitre.
Pour les softs, au Lincoln Center il y a Texcraft qui est présenté. WordPerfect est disponible en 1986 donc très rapidement mais apparemment il n’était pas terrible. Côté tableur il y avait Maxiplan mais je pense qu’il n’y avait rien d’innovant et que c’était assez moche par rapport aux Mac. Donc effectivement, problème. Mais côté graphisme je pense que l’existant pouvait suffire si le marketing avait été axé sur ce point.
Pour le disque dur je me demande ce qu’il était possible de mettre dans l’Amiga 1000 et quand. Si quelqu’un à la réponse… Le Mac n’avait pas de disque dur non plus à sa sortie. Un an après (1986) Apple sortait le « Hard Disk 20 » à un prix équivalent à 3000 de nos Euros.
Le Mac 128 (le premier Mac) tournait avec une résolution de 512×342 pixels monochrome ce qui donnait un aspect fin au graphisme. Alors que l’Amiga pouvait produire du 640×256 en 16 couleurs (le 640×512 était entrelacé), les captures d’écran que l’on voit à l’époque sont en 320×256 (normal puisqu’il s’agit de sa résolution par défaut).
Je rêve d’avoir le temps de faire un comparatif précis de ce qui était disponible sur Amiga/Mac/PC en 1986/87.
A500+ / A1200 / CD32 et... Jaguar
Pour moi, c’etait aussi un probleme de sortie VGA qui a fait qu’amiga ne perce pas (le 3000 en a eu un, mais pas le 1200 ni le 400 ???).
Le workbench bleu et orange a du etre designe par un gus qui a du abuser de LSD ou etait daltonien !
Les applications pro existaient, mais peut etre que microsoft etait plus adapte aux pros avec la suite office par ex.
Quand aux mac, a l’epoque des 680×0, les clones de mac les plus rapide etaient des amiga 68060 avec l’emulateur XD
Le manque cruel de vrai ecran sur amiga, a du finir par faire que, sans VGA, qui veux taffer sur un moniteur peritel (ou un amiga en dessous des tres bons cathodique pc style nec et sony).
Bref, osef, on l’es aiment encore nos migouzes.
N’oubliez pas qu’un 486 ou un pentium 3 se jette a la poubelle, alors qu’un amiga 500 non 🙂 et on s’en sert encore :p
Amiga + CPC + PC = La meme passion !
En 1986/87 il me semble que les PC avaient l’EGA, un truc ultramoche.
Le VGA est apparu en 1987 🙂
Pour les specs :
- 640 × 480 × 4 16 couleurs
- 640 × 400 × 4 16 couleurs
- 320 × 200 × 4 16 couleurs
- 320 × 200 × 8 256 couleurs ou Mode 13h
cf : https://fr.wikipedia.org/wiki/Video_Graphics_Array
Amiga + CPC + PC = La meme passion !
Les applications pro existaient, mais peut etre que microsoft etait plus adapte aux pros avec la suite office par ex.
Houlà, la suite Office c’est bien plus tard (1989).
Le 1200 avait bien une sortie VGA (il était livré avec un petit adaptateur) mais le problème c’est que dès qu’on cliquait sur une application qui utilisait une résolution Amiga, l’écran VGA ne suivait évidemment pas. J’ai appris seulement récemment qu’il y avait une option pour maintenir le mode VGA. Or cette option n’était pas activée par défaut ! Il fallait donc le deviner.
A500+ / A1200 / CD32 et... Jaguar
Les moniteurs ‘pro’ chez Commodore existaient mais coûtaient plusieurs bras et étaient une magouille assez énorme : A2024.
Pour afficher ses 1024×1024 sans changer la vitesse du bus il fallait envoyer l’image avec l’équivalent de 4 écrans. Le taux de rafraîchissement passait donc à 15Hz !
Bonjour la fluidité pour un matos pro.
C’est le même genre de magouille qui a été employé pour le lecteur de disquettes HD (vitesse de bus identique, 2x plus de données, on divise par deux la vitesse de rotation).
Si on ajoute à ça le rendu en peigne d’un mouvement sur l’image qui passe dans un désentrelaceur…
Malgré tout ça ce sont des machines qui ont fait notre bonheur de bidouilleurs, codeurs, joueurs.
Pour revenir au sujet de départ, j’ai le sentiment que l’Amiga 1000 était une bonne machine, mais que commodore a ensuite salopé le produit.
La sortie vidéo composite est passée de couleur à monochrome (inutile du coup).
L’ajout de 512k dans le 500 était sur le même bus que la chip, du coup la fast était de la slow-fast et n’offrait aucun gain en vitesse.
Autant l’A1000 était une révolution, la suite ne sont que des petites améliorations.
J’ai un vague souvenir que des créateurs avaient laissé un message caché dans les roms 1.2 : « We made the Amiga, they fucked it up. » J’ai appris seulement récemment qu’il y avait une option pour maintenir le mode VGA. Or cette option n’était pas activée par défaut !
Ce qui ne fonctionnerait pas du tout avec les jeux et démos.
D’où l’utilité des scan-doublers ou moniteurs multi-sync. Les moniteurs ‘pro’ chez Commodore existaient mais coûtaient plusieurs bras et étaient une magouille assez énorme : A2024.
Effectivement, il y a l’article issu de A-News qui lui est consacré, ici. Mais apparemment il n’a été disponible qu’en 1990.
Intéressant cette histoire de sortie vidéo composite qui est passée de couleur à monochrome. A creuser.
P.S.
Je viens de trouver une page consacrée aux moniteurs Amiga ici. On se rend compte qu’il a fallu attendre les écrans Commodore destinés aux PC pour avoir des supports orientables.
A500+ / A1200 / CD32 et... Jaguar
Intéressant cette histoire de sortie vidéo composite qui est passée de couleur à monochrome. A creuser.
A priori, c’est une sortie Luminance. L’Amiga n’était pas un cas isolé, on retrouvait également ce type de sortie sur les CPC et les MSX2. Au début, sur mon A500, je pensais que c’était du au fait de brancher un appareil PAL sur un récepteur SECAM.
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