Slart your engine ! Ou Slarti, l’as des sous-titres.
On voit débarquer, depuis quelques semaines maintenant, un nombre assez incroyable de nouveaux jeux pour nos vieilles bécanes. Mais par contre, on ne voit rien poindre, ou pas grand-chose en tout cas, côté Amiga NG, comme on dit dans les milieux autorisés, et ce, que ce soit niveau jeu ou niveau logiciel. Il suffisait de le dire pour que des développeurs nous sortent coup sur coup, trois nouveaux logiciels 100% inédit : CookieMaster, un gestionnaire de cookies pour OWB et iBrowse, Emotion, un lecteur de vidéos pour AmigaOS 4, et Slarti, celui dont nous allons parler présentement.
Présentation et gestation
Nous devons ce logiciel d’édition/création de sous-titres au hongrois Zoltán « Lazi » Lázár, de Symbiose Software, qui a développé son logiciel grâce à Hollywood. La version MorphOS a été la première à être mise en ligne car Zoltán Lázár avait reçu des dons via l’action « Support our developpers » lancée par l’association WarmUp. Il a ainsi voulu remercier les utilisateurs MorphOS.
À noter qu’un système de dons assez original a été mis en place par l’auteur. En effet, chaque donation, peu importe le montant, vaut 1 point et à chaque palier de 5 points franchi, une nouvelle version est mise en ligne (il y a actuellement une version pour MorphOS, AmigaOS 4 et AROS x86. Reste à venir les versions pour AmigaOS 3.x, Linux x86, Linux ARM, Windows, Mac OS X Intel). D’ailleurs, une fois toutes les versions en ligne et le palier des 45 points atteint, Zoltán Lázár mettra à disposition son « applet » Hollywood et, si le cap des 50 donations est franchi, il libérera le code source de son application. Original, n’est-il pas ?
L’auteur présente son logiciel de la manière suivante : « Ce programme a été conçu afin d’aider à la création ou à la modification des sous-titres vidéo. Un fichier sous-titres contient les informations temporelles de chaque ligne de texte que le lecteur peut afficher pendant qu’il joue une vidéo. Alors que le fichier sous-titres n’est qu’un simple fichier texte, l’éditer manuellement peut vite devenir difficile. C’est là que Slarti vient vous aider. »
L’interface de Slarti sous MorphOS
En effet, une fois que vous aurez chargé la vidéo dans le logiciel (avec quelques restrictions au niveau des vidéos, voir ci-après le passage intitulé « Dysfonctions et affections ») ainsi que son éventuel sous-titres à traduire, vous pourrez afficher à la fois une miniature de la vidéo avec les sous-titres en dessous. Une ligne de temps représentant l’emplacement des sous-titres est également présent et on y retrouve également la partie dédiée à l’édition des sous-titres, dont une partie est d’ailleurs réservée à la traduction.
Utilisation et petits oignons
L’auteur a fignolé la livraison de son application. En plus de la carte d’utilisation du logiciel disponible dans l’archive, carte qui reprend une capture d’écran du logiciel et indique la fonctionnalité de l’ensemble des boutons de l’interface de Slarti, Zoltán Lázár avait mis en ligne un site internet dédié à son application à base d’onglets défilants du plus bel effet (en tout cas sous OWB), malheureusement, celui-ci n’est plus en ligne actuellement… Il est toutefois toujours possible de jeter un oeil au site via WebArchive.
Le site de Slarti, tel qu’il était en 2018.
L’interface est simple mais efficace et l’utilisation en est aisée, on comprend vite ce qu’on peut faire et comment, même sans avoir « RTFM » comme on disait dans le temps (Read The Fucking Manual, ou en bon françois, ayez l’obligeance de bien vouloir lire ce satané manuel que nous avons écrit pour de bonnes raisons). L’avantage de ce logiciel est de pouvoir afficher en temps réel la vidéo et ses sous-titres, originaux ou traduits, mais aussi de pouvoir faire vous-même vos propres sous-titres pour une vidéo qui en serait dépourvu. Dans ce cas, il vous faut insérer le texte qui sera affiché, mais surtout indiquer les données temporelles qui sont prises directement depuis la vidéo, ce qui enlève une sacré épine de la botte de foin.
Pour ce qui est de la traduction, nous avons les champs du fichier « .srt » original à gauche et juste à côté les champs dédiés à la traduction. On peut donc traduire les sous-titres sans se préoccuper des données temporelles, pratique. Et si vous voulez voir ce que donne votre traduction, vous cochez la case dédiée et ce seront alors vos sous-titres traduits qui s’afficheront dans l’espace dédiée de la GUI, en dessous de la vidéo.
La fonction de traduction, sous AmigaOS 4
Et puis, petit bonus sympathique, le logiciel peut aussi sauver votre « projet » en cours afin de vous permettre de le reprendre plus tard.
Dysfonctions et affections
Cependant, même si l’auteur a prévenu dans sa documentation en AmigaGuide que son logiciel avait quelques restrictions, il est important de les relever car celles-ci peuvent s’avérer contraignantes. En effet, j’ai essayé de charger plusieurs vidéos sans succès… Je chargeais la vidéo et le logiciel se fermait, sans prévenir. En fait, Slarti n’accepte pas tous les formats d’encodage ni les vidéos de trop grosses résolutions, ces dernières faisant ralentir l’application. La solution sera alors de convertir au préalable votre vidéo pour pouvoir la charger dans Slarti. Voici un exemple de commande à utiliser avec Mencoder :
mencoder Ma:video/A/Convertir.mov -oac mp3lame -ovc lavc -lavcopts vcodec=mpeg4 -vf scale=320:200 -o Ma:Video/Converti.avi
Autre bogue gênant, le plantage à l’utilisation des flèches gauche/droite. Ces dernières permettent normalement d’avancer ou de reculer de 3 secondes dans la vidéo et, par effet ricochet, dans les sous-titres. Sur la vidéo de démonstration, Amiga Tribute/Still Alive de Eric Schwartz, cela ne pose pas trop de souci tant que l’on n’a pas commencé à éditer la traduction… Et sur les quelques vidéos que j’ai testées par la suite, ça plantait systématiquement. Le plus ennuyant ici, c’est que cela fait perdre l’ensemble de votre travail… Pas glop…
Ensuite, il reste un petit bogue mais qui est moins pénible : vous ne pouvez quitter le champ d’édition d’un sous-titre que via la touche « Entrée ». Si vous procédez différemment, en appuyant sur la touche « Esc » ou en cliquant en dehors de ce champ par exemple, vous perdrez alors les raccourcis clavier et l’affichage des sous-titres fonctionnera mal, affichant vos « enrichissements » de texte (les , , ou autre \n, ce dernier permettant un retour à la ligne). Il vous suffira de recliquer sur un champ sous-titre et d’en sortir en appuyant sur « Entrée », et tout rentrera dans l’ordre !
Évolutions et conclusion (et fin des rimes en -ion ^^)
Il ne manque pas grand-chose à Slarti pour qu’il devienne parfait. Le plus problématique reste les « fermetures intempestives » (des plantages ?) de l’application qui font perdre l’ensemble du travail si l’on n’a pas au préalable sauvegardé. Ensuite, l’utilisation de Mencoder ou FFMpeg pour lire les vidéos permettrait sans doute d’augmenter la compatibilité vidéo, mais il faut aussi voir que Slarti n’est pas un lecteur vidéo. Pour pouvoir faire des sous-titres, nous n’avons finalement besoin que du son et d’une vidéo même dans une résolution minuscule, la prévisualisation dans Slarti se faisant d’ailleurs dans une résolution plutôt réduite.
Slarti est un programme original et novateur, sur nos plates-formes en tout cas, possédant une interface claire et simple. L’idée de ce programme est vraiment excellente, dommage que les quelques plantages que j’ai eu durant mes tests m’ont un peu refroidi… En effet, pas simple d’avancer quand on perd tout (ou alors, il faudrait penser à sauvegarder à chaque édition d’un champ… ou bien il faudrait que Slarti fasse une sauvegarde automatique). On n’était pas loin du sans-faute et de l’indispensable, mais peut-être que cela sera le cas dans une version prochaine, c’est en tout cas tout le mal que je souhaite à Slarti et à son auteur !
Annexe : petites astuces d’utilisation
Si vous partez de zéro, utilisez le mode « Learn » : vous créerez les tempos de début ou de fin, et créerez donc un champ sous-titre, en appuyant sur la touche « F1 ». Une fois fait, vous pourrez revenir en arrière insérer le texte dans les champs ainsi créés.
Pensez à faire des sauvegardes régulières de votre projet, surtout à cause des risques de plantage (on en a surtout quand on débute… après, on sait ce qu’on doit/peut faire et on plante moins ^^).
La vidéo que vous souhaitez sous-titrer se charge très lentement ? Ne vous inquiétez pas, une fois que vous aurez sauvegardé votre projet, le recharger se fera très vite !
Un clic droit sur la vidéo qui est en train de se jouer équivaut à la fonction « Learn », pratique !
Si quelqu’un a compris à quoi servait la partie de droite de l’interface (notamment les Trim et autres), merci de me contacter ^^
Page de téléchargement : Slarti_1.1.lha sur le site MorphOS-Storage
BatteMan
Article paru dans Amiga=Power n°58 (mai 2017)