Power Glove Reloaded
Megaman sauce Commodore !
Alors que j’étais bien décidé à vous écrire un petit truc sur Lumberjack Reloaded, voilà que ce cher Arnaud m’a fait un petit cadeau pour mes étrennes et pour lequel je n’ai pas pu rester insensible : Power Glove Reloaded (oui, lui aussi il est reloaded, comme quoi). Et me voilà donc parti pour vous faire une petite critique plus ou moins rapide d’un jeu Amiga commercialisé en version physique fin 2018 et disponible dans les faits depuis début 2019 !
Et ce n’était que le début, puisque depuis quelques mois/années, les sorties de jeux Amiga en version physique se multiplient, ce qui n’est pas pour me déplaire, au contraire !
Pourquoi Reloaded ?
Bon, commençons par le commencement et revenons sur ce nom et son origine. En fait ce jeu est un remake sauce 16 bits de Power Glove, jeu lui aussi développé par Matthias “Lazycow” Bock pour les 30 ans du Commodore 64 (voir ci-contre) et qui avait fini 3ème du concours de jeux intitulé “RGCD 16K C64” lancé par… RGCD justement. Il avait fini ce concours derrière un certain Monster Buster et un autre intitulé Micro Hexagon. Ce classement avait permis au jeu d’avoir droit à une sortie cartouche C64 en 2014 avec, déjà, son lot de goodies que ne renierait pas un jeu “collector” PS4 ou XBox One X !
Et voilà donc que le remake arrive, c’est aussi à la mode en ce moment sur les consoles et PC donc pourquoi pas sur Amiga. Et pour le nommer sans pour autant dire que c’est une suite et sans mettre “remake”, Lazycow a choisi de lui adjoindre un “reloaded”, lui aussi dans l’air du temps (comme dit plus haut, puisque le terme a aussi été utilisé pour la version Amiga de Lumberjack, jeu lui aussi issu de la scène C64).
Et qu’apporte cette version Reloaded par rapport à son ancêtre pas si ancien que ça ? Eh bien, nous avons des graphismes nettement plus précis (je vous laisse voir si vous les trouvez plus jolis, moi oui mais tous les goûts sont dans la nature), des niveaux plus grands et plus nombreux, des mécaniques de jeu plus poussées et des combats de boss. Tout un programme !
Et alors ?
Le scénario du jeu tient sur un timbre-poste mais ce n’est pas ce qu’on recherche dans ce genre de jeux. Allez, je vous donne quand même la trame : “Nous sommes en 2230 et les ressources fossiles sont épuisées. L’énergie est désormais délivrée par deux réacteurs thermiques souterrains situés aux Pôles. Mais une explosion vient compromettre cet équilibre instable et la vie de milliards d’êtres humains est alors en jeu. Cinq diamants sont nécessaires pour mettre en route le système de secours… Armez de votre b!te et de votre couteau… ah non, de votre armure de votre Power Glove, vous devrez affronter les robots de maintenance. Vous êtes le seul espoir de l’humanité !”
Voilà, ça c’est fait ^^
Sinon, côté réalisation et jouabilité, le jeu répond du tac au tac et son gameplay aux petits oignons est en harmonie avec son affichage qui est lui aussi à toute épreuve. Bref, ça tourne bien et le perso est maniable, et ça, pour un jeu de plateforme, ce sont des éléments indispensables. D’ailleurs, côté jouabilité, vous avez la possibilité de définir comment vous souhaitez configurer le bouton saut : soit en appuyant sur la touche haut, soit sur le bouton 1, soit le bouton 2, soit haut et le bouton 1. J’utilise pour ma part le saut sur le 1 et le tir du coup sur le 2. Cette fonctionnalité permet à tout un chacun de choisir sa configuration en fonction de ses goûts mais aussi de la manette qu’on a dans les mains et ça c’est bien.
Quant aux musiques et bruitages, bien que la musique soit assez cyclique, elle reste généralement assez discrète mais possède toutefois des passages qui se font remarquer, et ça j’aime. Quant aux bruitages, il reste basique mais efficace et vous pourrez même entendre des voix “digit”, comme on disait à l’époque, quand vous prenez des bonus (votre power glove, les coeurs, les clefs, etc.).
Les mécaniques de jeu sont quant à elles simples mais toutes aussi efficaces. Vous avez accès dès le départ à deux niveaux. L’exploration de ceux-ci penche d’ailleurs du côté du Metroidvania. Vous devez donc les parcourir pour récupérer des clefs, affronter des boss, ouvrir l’accès aux niveaux suivants pour finalement trouver ces cinq foutus diamants et sauver la cheerleader… euh… le monde.
Votre power glove vous permet de tirer, afin de détruire les robots de maintenance et les boss qui gardent l’accès aux clefs/diamants. Mais il paraîtrait que d’autres bonus pourraient arriver en cours de partie, comme un jetpack ou un tir de puissance… mais chut, je ne vous ai rien dit.
Du point de vue design, on retrouve pour le personnage un petit côté Megaman pas déplaisant. Pour les niveaux, les graphismes sont classiques mais variés. À noter d’ailleurs que l’on doit ces derniers à Lazycow lui-même et là, je lui tire mon chapeau ! D’ailleurs, les niveaux étant assez vastes, soit vous avez acheté la version CD/disquette et vous avez la carte des niveaux sur les genoux, soit vous avez acheté le jeu en démat’ et j’espère que ladite carte vous est fourni au format PDF (elle est sur le CD donc il y a de fortes chances). Si ce n’est pas le cas, vous allez devoir reprendre votre cahier à petits carreaux et refaire des schémas des niveaux si vous ne voulez pas vous perdre , surtout si vous voulez réussir à faire un “one credit” sur ce jeu.
Car c’est là pour moi le petit bémol de ce jeu ! Il n’y a en effet ni sauvegarde de votre progression ni même ces bons vieux codes de niveaux… Vous allez devoir finir le jeu en une seule vie et il est coriace le bougre. Bien évidemment, on s’améliore personnellement à chaque nouvelle partie, on va de plus en plus loin et c’est même satisfaisant de réussir à aller plus loin que la fois précédente mais voilà, je ne sais pas si tout le monde aura une telle patience ou la motivation nécessaire pour finir le jeu de la sorte… Perso, j’adore ce jeu et je pense que le défi va être, avec mes rejetons, de réussir à le finir mais je ne peux pas vous dire quand cela sera fait ^^
Si le jeu ne sauvegarde pas votre progression, il sauvegarde toutefois votre score (jusqu’à 30 scores enregistrés) et, si votre Amiga est connecté à la toile, il transmet même vos scores sur le site internet du développeur et récupère les scores des autres joueurs pour les afficher dans votre tableau des scores. Cette fonctionnalité plus que sympathique est toutefois à double tranchant : ça peut motiver ou démoraliser suivant votre positionnement dans cette “compétition” ^^.
Des bonus forts sympatiques !
Je ne peux que vous conseillez d’acheter, ou de vous faire offrir, la version boîte de Power Glove Reloaded sur le site de RGCD et ce, rien que pour la boîte et ces bonus ! Vendue 15 livres en version CD ou 16 livres en version CD + disquette, vous en aurez pour votre argent. En effet, en plus de la boîte type DVD mais plus épaisse, beaucoup plus épaisse, vous trouverez à l’intérieur de celle-ci le CD pressé dans son boîtier CD (et avec la disquette et sa jolie étiquette dans sa pochette dédiée si vous avez pris la version CD+D7), deux pin’s, deux autocollants, deux cartes postales, un manuel détaillé (en anglais) et un poster renfermant à son verso les cartes des différents niveaux.
Vous retrouverez également sur le CD les différentes versions du jeu. Mais, le plus intéressant pour nous, c’est que le CD démarre directement sur CD32/CDTV. Vous pouvez donc insérer la galette dans la console de C=, ou dans sa platine CD, et vous pourrez jouer directement. Sur la version CD32, pas de “online” pour le partage des scores mais ceux-ci sont cependant bien sauvegardés dans la NVRam de la CD32 (mémoire non volatile, mais qui n’a cependant aucun lien avec le poulet ou la dinde).
Enfin, cerise sur le cheesecake, dans les options, vous trouvez aussi la possibilité de jouer à la version dite classique qui reprend en fait les graphs et les niveaux de la version C64 mais sur votre Amiga ! Et ça c’est cool. Même si les graphismes sont plus sommaires (voir comparaison des deux versions ci-dessous), mon grand et moi préférons le feeling niveau jouabilité de cette version qui répond encore mieux ! Par contre ici, vous n’avez vraiment que la version C64 avec ses restrictions et sans sauvegarde des scores.
J’ai tenté la version C64 via émulateur (via VICE ou Frodo) mais je dois avouer que j’ai été décontenancé par leur utilisation… et par ma non-connaissance du C64… du coup, je ne vous en parlerai pas ici, en tout cas pas tout de suite !
La puissance du crâne ances… du gant !
Cette sortie, tout comme la majorité des nouveaux jeux/logiciels qui arrivent sur nos machines, est une vraie bouffée d’air frais d’autant plus que sa réalisation est aux petits oignons et qu’il n’est pas dénué d’intérêt, loin de là.
La seule chose qu’on puisse espérer, c’est que tous les jeux qui sortiront à l’avenir sur nos machines suivent ses préceptes et nous arrivent dans de belles éditions à un prix aussi doux !
C’est un quasi sans faute pour Lazycow et je ne peux que vous recommander ce jeu, sous réserve que vous n’ayez pas peur de vous démotiver trop rapidement ^^
Liens :
- Page du jeu sur RGCD (permet d’acheter les versions démat’ et physique Amiga ou de télécharger les versions Windows/Linux/MacOS) : https://rgcddev.itch.io/powerglove-reloaded & https://rgcd.bigcartel.com/artist/lazycow
- High score sur le site du développeur : http://www.lazycow.de/powerglove/
- OST de Powerglove Reloaded par Pierre “Cyborgjeff” Martin : https://cyborgjeff.bandcamp.com/album/power-glove-amiga-ost
- Carnet de développement sur EAB : http://eab.abime.net/showthread.php?t=76817
BatteMan
Article paru dans Amiga=Power n°60 (octobre 2019)