Il faut sauver le soldat Cosmos !

Je voudrais apporter mon opinion sur le sujet. J’ai bien réfléchi avant de prendre la décision de poster.

Voilà, je suis moi-même depuis quelques mois auto-entrepreneur de services informatique.

Avant de me mettre à mon compte, j’ai rencontré les même problèmes que ceux qu’Amidark a posté, à savoir : la 40aine, trop vieux, des CV et un nombre incalculables d’entretiens en entreprise avec un échec systématique :

Trop vieux (on veut du jeunot sorti d’universite, ingé payé au prix d’un balayeur), besoin du client mal ciblé (c’est arrivé un trop grand nombre de fois!), sans parler des recruteurs incompétents et non formés pour le poste qu’ils occupent, les clients qui arrêtent leur recherche d’une personne pour un poste à cause de l’état économique de merde de ce pays, etc etc.

Pour aller un peu plus loin, j’ai fais une simulation sur le site de l’APEC, afin de savoir combien vaut mon CV : réponse = 48.000 euros bruts à l’année

Mais voilà, aucune entreprise n’a envie de payer un tel salaire par les temps qui courent, et les candidats sont trop nombreux.

Arriver à chopper un taf est une mission quasi impossible. Résultat, la seule possibilité qui nous reste, c’est de se mettre à notre compte.

Pour mon projet d’auto-entrepreneur, j’ai été aidé et suivi par la mission locale près de chez moi, et suivi par une référente.

J’ai appris par ce biais toutes les choses à savoir et les trucs à éviter point de vue administratif.

Déjà première chose à savoir, l’ouverture d’un compte professionnel est à présent (c’est passé dans la loi il y a pas longtemps) obligatoire, il est interdit de bosser en utilisant son compte perso pour déposer de l’argent gagné professionnellement, pour une raison bien évidente : pas de croisement entre l’argent pro et perso.

Next, à l’inscription sur le site l’auto-entrepreneur, il faut choisir de payer les impôts tout les 3 mois (à l’année ça impose une gestion au poil de cul près, et payer tout les 3 mois c’est plus simple) et faire la demande d’accre pour être exonéré au départ.

Ensuite, je me suis spécialisé sur le service (je ne vends pas de matériel), et je conseille mes clients sur l’achat de matériel qu’ils achètent à leur nom.

Les impôts ne sont pas les mêmes quand on choisit la vente de matériel (quoique vente de matos et vente de services sont faisable, mais ça complique encore les choses).

concernant les aides, vu ce que gagne ma compagne, on est pas éligible.

Pour donner une idée, pour ces 3 derniers mois, j’ai fait 645 euros de CA, j’ai payé 1 euro de contrib aux entreprises, et 52 euros d’impôts.

Mais je confirme une chose : l’aquisition de clientèle est un processus lent, qui se fait au fil de l’eau, il faut être souple, commerçant, avoir le sens du contact.
Et se débrouiller pour que le bouche à oreille marche à plein (ça veut dire être bon, et paré à toutes les éventualités).

Avoir des contacts proches est une bonne chose, mais il faut percer au-delà.

sur 100% de clients, je compte une seule personne avec qui ça n’a pas été. ça fait donc 99% de clients satisfaits.

être auto-entrepreneur c’est très dur…. Je ne conseille pas à ceux qui n’ont pas un conjoint ayant une situation stable, et avec qui il y a des soucis de couple.

Auto-entrepreneur célibataire, c’est trop risqué par les temps qui courent, ou alors faut vraiment être sur un secteur hyper porteur (ex web designer à son compte).

Le talent ne suffit malheureusement pas. Par rapport aux personnes qui disent qu’il faudrait bosser à côté par exemple, c’est une vraie galère :

Dans mon cas, avant que l’économie soit dans un état aussi délabré, j’hésitais pas à aller bosser en logistique par exemple, mais c’est aussi un secteur en déliquescence ; j’ai bossé pour Mondial Relay, que tout le monde connait, hé bien j’ai été viré pour cause de sur-performance, car je n’étais là que pour de l’alimentaire, alors que les autres mecs c’était leur gagne pain de tout les jours. Le patron de la plateforme est descendu un jour, et s’est aperçu qu’on avait fini à 16h de traiter tout les colis, au lieu de 19h.

Explication : j’étais au tri au cul des camions, et je travaille vite, et comme c’est la tâche première, mes collègues ont accéléré le rythme pour suivre, et c’est comme ça qu’on a fini plus tôt. ça s’est reproduit plusieurs jours de suite.

Le patron de la plateforme de tri est donc parti du principe que les mecs en place se foutaient de sa gueule et en foutaient pas une. Il a donc demandé au chef de quai de virer plusieurs mecs. Comme c’était de l’intérim pour moi, j’ai fais partie de ceux qui ont dégagé, et le chef de quai m’a dit : “tu bosses super bien, mais comme c’est pas ton job de base, si je vire des mecs dont c’est le gagne pain, ceux qui resteront quand tu seras parti vont littéralement crouler sous le taf et ils vont se mettre en arrêt maladie (car le job est très physique et super dur), et on peut pas se le permettre, tu vois bien la quantité de colis qu’on traite par jour, je suis donc obligé de te faire partir.”

Il a reconnu au moins que j’étais un bon bosseur 🙂

Bref, fin du hors topic 🙂 Actuellement, trouver un boulot en logistique, c’est aussi dur que trouver un emploi (même à mi-temps) en informatique.

J’ai essayé ça aussi, et les boites sont réticentes. En fait, si on est pas dans un secteur particulier ET porteur, c’est le chômage garanti. Le problème est que tout le monde ne peut pas faire tout les boulots. Il y en a pour lesquels on est fait, et d’autres pour lesquels on sera pas bon.

enfin voilà, c’était mon apport et mon expérience personnelle sur le sujet 🙂