Amiga Impact

Reportage de l’Alchimie 4

Voici le reportage de l’Alchimie 4 qui a été diffusé dans le 47ème numéro d’Obligement, reportage réalisé par notre ami Daff. Dans ce numéro, vous pouvez aussi retrouve des photos exlusives de l’événement ainsi qu’un reportage complet sur le match de foot.
Bonne lecture (la suite dans lire la suite… ).L’Alchimie 4 par David Brunet

L’Alchimie fête ses quatre ans. L’édition 2004 de ce rassemblement informatique s’est déroulée les 24, 25 et 26 septembre dernier au même endroit que l’année passée, à l’espace Rochegude, dans la petite ville de Tain L’Hermitage.

Les plus motivés ont pu venir dès le jeudi 23 au soir, où les premiers préparatifs ont commencés. Orchestré par David Boisset, Alexandre Rey et les autres membres de l’association Triple A, l’Alchimie se présentait comme un rassemblement très complet avec conférences, démo party et Amiga Bouffe.

Activités

Avec une affluence de l’ordre de 150 personnes, l’Alchimie 4 n’a pas battu son record de 2003 mais cela reste suffisant pour bon nombre d’activités. L’entre-aide et la bonne humeur ont été, comme à l’accoutumée, les maîtres mots de ce rassemblement. Un réseau FTP avait été installé par les frères Woodtowers ainsi qu’un écran géant et une sono (parfois trop forte) pour passer les concours et visualiser quelques vidéos plus ou moins rares.

Certains en ont profité pour se remettre à l’Amiga, en installant par exemple l’AmigaOS 3.1 ou 3.9. Avec le recul, on s’aperçoit que cette installation (à partir de zéro, juste un Amiga avec disque dur) est assez laborieuse : installation du 3.1 en disquette, ajout du pilote de cédérom, passage au 3.9, ajout de correctifs divers, installation de pilotes si on a une carte réseau ou carte graphique, etc. On est loin de l’installation rapide de MorphOS :).

L’installation de PegXMac a aussi suscité l’intérêt. Disponible sur un CD-Live, PegXMac permet d’utiliser MacOS (9 ou X) sur Pegasos. Le cédé lance un bout de Linux PPC puis lance l’émulateur MacOnLinux qui offre des performances globales très satisfaisantes. Les versions vues ici et là n’étaient que pour le Pegasos 1 et avec MacOS 9.0, on aurait bien aimé voir si le Pegasos 2 sur G4 s’en sort avec le dernier MacOS X.

Pour ceux qui voulaient décompresser en jouant, pas mal de choses étaient possibles. La plupart des consoles du marché étaient présentes et avec elles, des centaines de jeux. Citons notamment la GameCube (et ses titres multi-joueurs comme Bomberman ou Mario Kart où s’affrontaient des experts en la matière comme Guillaume Landa et Imré Antal), la DreamCast, la Wonderswan, la GP32, la Lynx, la PC Engine, etc. Le « jeu de l’année », autrement dit Doom 3 était aussi présent sur des PC musclés. Les Amiga classiques permirent de revoir avec plaisir Kick Off 2, Battle Squadron, BurnOut ou Project-X. Avec une poignée toujours fidèles d’ataristes, la marque aux trois bandes (qui n’a plus vraiment de points communs avec l’actuelle société portant le nom « Atari ») nous étonnait encore avec la carte CT060 à 100 MHz qui permet d’atteindre une vitesse incroyable sous le système TOS.

Enfin, sous l’impulsion de Benjamin Yoris et de quelques informaticiens-sportifs (ça existe ;-), un véritable match de football a eu lieu. Maintenant, on vient aussi à l’Alchimie pour se dégourdir les jambes !

Le salon fut également un bon moyen de réaliser de super affaires. Des Pegasos 1 d’occasion se sont vendus sous la barre des 300 Euros, des scanners, imprimantes et autres matériels se sont aussi vendus/achetés à prix dérisoires (5 Euros le scanner format A3). Et pour le collectionneur, des revues informatiques rares pouvaient être trouvées et achetées contre quelques centimes d’Euros seulement !

Présentation de l’AmigaOS 4.0

Année après année, l’Alchimie 4 est l’occasion de voir, en France, l’état d’avancement de l’OS4. La présentation a été faite par Stéphane Guillard d’une manière remarquablement professionnelle.

Pour la première fois, on avait la sensation d’être en présence d’un système opérationnel. La rapidité et la fiabilité de l’OS4 est à présent au rendez-vous. La majeure partie des modules ont été porté en code PowerPC (il manque en effet le console.device et CrossDos qui le seront prochainement). La plupart des modules ont été revus ou améliorés comme l’USB (qui reconnaît les Hid), les sons de Paula qui pourront être reciblés vers AHI, un Grim Reaper plus complet, l’arrivée de la localisation, ou encore des améliorations diverses de UBoot, le firmware des AmigaOne.

Par contre, le développement continue pour un certain nombre d’éléments, notamment : Warp3D/Nova (le système 3D), Petunia (l’émulateur 68k JIT), l’USB (toujours de nouveaux pilotes à développer), etc. Tout ceci repoussant la sortie de l’OS4 mais l’objectif est de finaliser le système pour la fin de l’année 2004.

La démonstration de Stéphane Guillard a été faite sur un AmigaOne muni d’un G4 à 933 MHz. La machine démarre sur UBoot puis passe la main au SLB (Second Level Booter qui est une partie intermédiaire entre le firmware et l’OS et qui est totalement configurable) pour enfin arriver à l’OS4. Ce démarrage à froid prend 20 secondes ; un redémarrage à chaud ne prend, lui, que 5 secondes (!). Stéphane Guillard a fait une visite guidée de l’OS, avec principalement les préférences systèmes mais aussi des logiciels divers (IBrowse, MakeCD, AmiPDF, YAM, AudioEvolution,…), le tout a été extrêmement réactif même en l’absence de Petunia.

L’OS4 proposera deux lecteurs multimédia : MooVid pour les DviX et le QuickTime, et DVPlayer pour le Ogg, le Mpeg et les DVD non-cryptés. La démonstration n’a pas été très impressionnante (pas de DVD dispo et un mode plein écran pas adapté aux petites résolutions), mais ça marchait. A noter que Sonance, un nouveau lecteur audio, est en cours de développement.

D’autres choses plus originales ont été montrées comme un second pointeur de souris à l’écran (le pointeur de la souris PS2 plus celui d’une souris USB), un raytracer temps-réel étonnant, la très rythmée démo de Julien Cervellera qui a gagné le premier prix à la Slach 5, FPSE faisant tourner un jeu Playstation avec son et en pleine vitesse, etc.

Voilà, on espère que le bout du tunnel sera vraiment pour la fin de cette année. Les développements de logiciels pour l’OS4 sont en route. Certains sont déjà là (CygnusED, AWeb, E-UAE,…) et d’autres arriveront dans un délai plus lointain comme Mozilla ou Open Office. Une nouvelle version « pre-release » de l’OS4 sera disponible bientôt (peut-être déjà au moment où vous lirez ces lignes) et de nouveaux AmigaOne sont en phase de production (le µA1-C dit « mk3 ») ou en phase de conception (le µA1-I dit « mk4 » pour le secteur industriel).

Et MorphOS 1.5 ?

Contrairement à l’OS4, il n’y a pas eu de présentation officielle de MorphOS. On a juste pu glaner ici et là quelques infos sur la prochaine version. Une partie de ces infos a également été reportée lors du salon finlandais SAKU 2004.

Le nombre de fonctionnalités est en forte augmentation, d’une part pour les préférences systèmes et d’autre part pour MUI, son gestionnaire d’interface graphique. On peut noter en vrac : OpenURL, économiseurs d’écran utilisant l’accélération 3D, support du DPMS, préférences pour clavier et souris séparées, pile réseau, support de l’affichage sur plusieurs écrans, extinction logicielle de la machine, gestion de l’image de boot, redimensionnement des fenêtres par n’importe quel côté, etc. MUI supporte maintenant les modifications en temps réel (ce qui évite l’utilisation intempestive du bouton « tester ») et dispose de nouvelles roues de couleurs (colorwheels) beaucoup plus sophistiquées pour choisir les couleurs, textures et autres dégradés. MUI est en développement continu et devrait proposer de nouvelles avancées d’ici la sortie de MorphOS 1.5.

Il semble que beaucoup de bibliothèques open sources aient été adaptées sous forme de libraries afin de faciliter leur utilisation par les programmeurs, garantir leur fonctionnement et diminuer la consommation mémoire générale de MorphOS et de ses applications. Ont déjà été présentées : freetype.library, z.library, etc.

Du côté du matériel, c’est également mieux avec le support de la 3D pour les SIS 6326 et 300 ainsi que pour quasiment toutes les ATI Radeon. Le pilote Voodoo est quand à lui plus de 2 fois plus rapide. L’Altivec, l’unité de calcul vectoriel des G4/G5, permet d’accélérer bon nombre d’opérations. Il sera supporté par la plupart des parties cruciales du systèmes (codecs vidéo, certaines bibliothèques graphiques, TinyGL, etc). D’autres parties du matériel sont déjà supportées comme la sortie son SPDIF et l’Ethernet Gigabit.

Cette prochaine version de MorphOS, qui ne s’appellera peut-être pas « 1.5 », devrait être entièrement localisée en plusieurs langues dont le Français.

Le shell tourne désormais dans une fenêtre MUI ce qui le rend plus facilement configurable (tout se fait à la souris) et permet l’utilisation d’onglets MUI et de menus contextuels. Plusieurs émulations de consoles sont disponibles pour le shell comme les émulation ANSI, VT100, etc., ce qui peut être utile lors de l’utilisation de portages d’applications Unix par exemple (encore une fonction demandée par les utilisateurs).

Du côté des outils et des logiciels, le développement carbure fort : HDConfig (outil de partitionnement qui remplacera SCSIConfig), nouvel éditeur de texte, BurnIT 3 (gravure de CD et DVD), MPlayer Altivec (qui joue les grosses vidéos Matrix en 1000×520 de façon fluide), un nouveau kit de développement (mise à jour du SDK avec un nouveau GCC et un nouveau Binutils), SDL (powersdl.library, powersdl_image.library, powersdl_mixer.library, powersdl_net.library, powersdl_ttf.library, etc), pleins de programmes SDL comme FooBillard (un jeu de billard en 3D), NeverBall (un clone de MonkeyBall sur GameCube), NeverPutt (un mini golf 3D), rRootage (un shoot’em up vertical en 3D), Noiz2sa (un autre shoot’em up), Cube (un FPS réseau), The Battle for Wesnoth (un RPG réseau au tour par tour), Open Transport Tycoon Deluxe, etc. De plus, tous les logiciels utilisant la SDL de MorphOS bénéficient automatiquement d’un port Rexx, peuvent être icônifiés sur Ambient et sont de véritables « commodities » contrôlables via l’utilitaire « Exchange » d’Ambient. Enfin, le portage de Quake 3 est également prévu.

Présentation de Destinea Wars

Le jeu Destinea Wars progresse. Son concepteur, David Cadenas, nous en a présenté son état actuel. La démonstration a été faite sur un Pegasos, des versions MorphOS et AmigaOS sont prévues.

C’est un jeu qui mèle RPG et stratégie et il se déroule dans un passé fantastique. Vous êtes un général qui doit recruter une armée afin de battre l’armée adverse. Il n’y a pas, pour le moment, d’intelligence artificielle, Destinea Wars se résumera donc à un combat entre deux joueurs humains. Le recrutement est la première étape du jeu. Jusqu’à 40 unités peuvent s’affronter, avec 32 armes et 28 sorts de magie différents. L’équipement est modifiable et votre armée évolue tout au long de la partie (fatigue, expérience, etc.). Côté technique, Destinea Wars se joue en réseau (une version « tout sur le même ordinateur » serait intéressante) les sons et les graphismes sont encore modestes mais le développement n’est bien sûr pas encore fini.

Le Projet PPC G5

Une autre conférence avait lieu, cette fois-ci pour parler d’un projet de plate-forme à base de processeur G5. La présentation a été faite par Franck Roubaud qui travaille sur la conception de l’OS. La partie matérielle est faite par Jean Roch.

Le but est de créer un système d’exploitation alternatif fédérateur qui puisse intéressé les gens de l’Amiga, de MorphOS, de Linux et d’autres systèmes. Le matériel se baserait sur le processeur G5 (et/ou son successeur) de Motorola et sur la nouvelle version du custom chip CS-301 de ClearSpeed capable de générer plus de 25 Gflops de puissance, pour un coût relativement modeste. L’intérêt du CS-301, c’est que l’on peut en ajouter plusieurs, ce qui multiplierait la vitesse.

Côté logiciel, l’objectif est d’avoir une interface graphique simplifiée, un OS léger qui ne tient pas beaucoup de place sur disque dur et qui supporte les processeurs multicore. Franck Roubaud souhaite aussi avoir une standardisation du système d’installation des logiciels et une arborescence simplifiée du système.

Evidemment, ce n’est qu’un projet. Aucun prototype n’existe et il reste beaucoup de grandes lignes et de détails à régler. Les deux auteurs comptent terminer le projet en un an et ainsi sortir un prototype.

Totale utopie pour les uns, solution révolutionnaire pour les autres, ce projet a suscité bien des questions lors de l’Alchimie. Le site officiel, qui n’offre pour le moment pas grand chose de concret, est visible sur http://www.paschiche.com.

La Démo Party

La démo party a été plus active que l’an dernier. Les musiciens, codeurs et graphistes s’en sont donnés à coeur joie pour produire durant plus de 48 heures. Les concours ont été traditionnels (musiques, wild compo, démo,…) sauf pour l’un d’entre eux : les démos sur calculatrices Texas Instrument ! Ces petites bêtes permettent, quand elles sont bien programmées, de réaliser des prouesses graphiques avec des animations et des textes en scrolling.

L’organisation, aidée par ses sponsors (APS, Relec, Amont Informatique, Dami, les papeteries Bonnet, Intermarché et Texas Instrument), a bien entendu récompensé les gagnants des concours avec des lots de toutes sortes, parfois originals (un taille-haie 🙂 ou plus classiques comme des cartes d’extension pour Amiga ou des calculatrices dernier cri. Certains chanceux ont même pu repartir avec quelques bouteilles de vin de pays.

Comme souvent, les deadlines n’ont pas été respectées. Le résultat est que les visualisations des productions ont été différées, ce qui a repoussé aussi le moment des votes. Ainsi, une bonne partie de l’assistance, qui avait déjà quitté l’Alchimie, n’a pas pu voter.

Voici les résultats des différents concours :

Graphs

1. Highlander (Ange Alchimie) – 13
2. Guetchy (Clair de lune) – 8
3. Tails (sonic alchimie) – 4
4. bLa (co-op) – 4
5. Gindrou (alchi8) – 1
6. JideWe (Alienosor) – 1
7. christophe (planete) – 0
8. Fred (bulle) – 0

Musiques

1. Rafo (Gotta Know You) – 13
2. Kjayh (Triosid Alchimie 4) – 7
3. Ace (Take On Me) – 6
4. bLa (Une nuit en normandie) – 2
5. Spiderman (technoalchimie4) – 1
6. nOOr (blema) – 1
7. Fridou (passion) – 0

Fast compo (sur le thème de « Pop’s à poil(s) ! »)

1. Boub (fast_pops à poil(s)) – 14
2. BatteMan (A poil) – 10

wilds compo

1. Cicile (Super Baron) – 12
2. Krabob (Live at the alchimie) – 9
3. Waaagh_ (Un geek une lamers) – 7
4. TP (carton method) – 4
5. BatteMan (Batty le roi du flamby) – 1
6. Fridou (présentation alchimie 4) – 1
7. Slobman (pub pure lamers 1) – 0
8. WickedVinz (pub pure lamers 2) – 0

Intro

1. Tobé (Beer / Intro Atari 1040 STE) – 23

Demo Texas instrument

1. Louis XIV (chrome) – 18
2. Shazz (fujibee) – 9

Démos

1. Shazz (Ze web oldskOOl webtro) – 15
2. WickedVinz (Color Blind) – 15

Conclusion

Même s’il y a eu moins de personnes que l’an dernier, l’Alchimie confirme son rang de rassemblement à multiples intérêts : démomakers, développeurs, joueurs, tous sont les bienvenus pour passer un bon moment autour de l’Amiga et de l’informatique alternative.